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Channel: Beauté – Atelier Doré
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Des années, non mais alors des années que je me couvre d’écran solaire.

L’été, rester pâle ne me pose aucun problème. Je reste à l’ombre. Je ne vais pas à la plage avant cinq heures. Je dégaine mon écran total au moindre rayon.

Chuis chiante, quoi.

Il faut dire que j’ai passé mon enfance à moitié à poil sur les plages de Corse, à une époque où Instagram n’existait pas et où la seule chose qui prouvait qu’on était bien partis en vacances c’était le bronzage Nutella qu’on en ramenait. Bronzer était considéré comme un sport. On se mettait des huiles qui s’appelaient Soleil Noir. On se dépêchait d’aller à la plage le matin pour pouvoir “attraper le soleil de midi”. Les protections solaires, ahah ! Les quoi ?

J’ai aussi passé des étés en mer, a gérer mon business depuis mon petit bateau*, sous le soleil cuisant de la Méditerranée. C’est là qu’un été, j’ai bronzé comme jamais. Changement de couleur totale. Pour moi qui ait une peau de rousse, plutôt claire, avec des tâches de rousseur, et du genre à prendre des coups de soleil, cette couleur était étonnante. Ma peau elle-même était étrange, comme épaissie, extrêmement sèche, différente. Ça m’a un peu alarmée.

Je devais avoir 22 ans. Ce même été, j’ai lu un papier sur les dégâts du soleil dans un magazine, et j’ai décidé que cramer sans y penser, c’était terminé. Je ne me souviens plus de ce qu’il y avait d’écrit dans cet article, mais ça m’a fait complètement flipper. Je me suis imaginée ma moi future, flétrie, sèche et sans amis, telle une vieille pomme abandonnée (probablement l’image que ce magazine utilisait pour illustrer l’irréparable) et je me suis dit que non, NON.

Il était temps de me battre pour ma moi future.

Que dans 20 ans, elle me remercierait. Ah! Vous voyez où je veux en venir ?

C’est là que j’ai commencé à mettre des chapeaux et des SPF50, essayant de protéger ce qui me restait de capital solaire (non mais vraiment, j’avais été terrorisée, quoi). Tout le monde commençait à s’y mettre mais ça n’empêchait pas mes copines de se foutre de ma gueule et de mon teint d’endive.

Moi, j’étais contente. Je trouvais ça chic, différent, et je n’avais pas de problème avec les marques de maillot.

Les années sont passées, et, hormis quelques moments d’exposition choisis (sous parasol avec chapeau et protection solaire maximale renouvelée toutes les deux heures comme il se doit) forcés (ben, la vie quoi : j’adore le plein air et prendre des photos remplies de soleil est un peu ma spécialité) et d’accidents de parcours où je me retrouvais en plein désert (vous n’imaginez pas ma terreur) sans mon sacro-saint SPF (horreur !!! malheur !!!) j’ai continué à protéger ma peau.

Et ce qui est bien, c’est que maintenant, à 40 ans passés, je peux faire un bilan, juste pour vous, eheh.

Et mon bilan, c’est : J’AURAIS PU FAIRE MIEUX.

Je vous jure, damned.

Bon, je m’explique.

Dans les grandes lignes, ma parano solaire a porté ses fruits. Franchement, la peau de mon visage n’a pas beaucoup changé. Elle est ferme, je n’ai pas beaucoup de rides (à part les rides d’expression, quoi) – à vrai dire, elle est plus belle que jamais, car elle brille moins et que j’ai rarement des boutons.

Vous allez me dire oui, mais comment peux-tu prouver que c’est parce que tu t’es protégée du soleil ? Hein ? Peut-être que c’est héréditaire !!!?

Et bien malheureusement, je le peux.

Parce que contre, j’ai losé. J’ai losé niveau décolleté, endroit traitre que l’on oublie trop souvent de protéger. J’ai losé au niveau des mains, un peu des bras, constamment exposés, hiver comme été. Les mains qu’on lave plusieurs fois par jour, et qu’on ne prend pas toujours le temps de ré-enduire de protection solaire (Qui a le temps et l’application de faire ça ? Sérieux ?) et qui sont toujours là à s’agiter dans tous les sens… Saviez-vous que les appareils à manucure gel font des dégâts du soleil d’ailleurs ? Je sais, je sais, je sais… C’est infini.

Bon, ça va hein, c’est pas le drame. Mais la peau de mon décolleté a pris une légère couleur rouge que je n’arrivais pas bien à identifier, mais je je trouvais légèrement énervante, d’où ma question à ma dermato il y a quelques mois :

Je crois que j’ai une hypersensitivé là, c’est tout le temps rouge, comme si j’avais pris un coup de soleil, je fais quoi ?

“Ah, on peut faire du laser, c’est dû au soleil.”

Hein ? Mais je croyais que les dégâts du soleil, c’était des taches blanches ou brunes ? Non ?

Non. Apparement, ça peut prendre plein de formes différentes.

Vous imaginez ma tête. Seriously ? I didn’t do ENOUGH ?

Quant à mes mains, et bien ça va, sauf que cet été, je les ai vues. Au premier rayons de soleil, de petites tâches, qui essayent de se faire passer pour des taches de rousseur mais qui, je le sais, n’en sont absolument pas. Et bien sur il y en a plus sur la main droite que sur la main gauche, ce qui montre bien que la main la plus active, la plus prone a être exposée, est aussi celle qui a le plus marqué.

Je n’ai pas encore fait de laser mais je le ferais peut-être, si quelqu’un me montre de beaux résultats qui durent.

Fou, non ?

Se protéger, ça marche. Il n’y a qu’a regarder les endroits que l’on ne protège pas.

Et maintenant, la morale de mon histoire, qui n’est je l’espère pas du tout ce à quoi vous vous attendiez.

La morale, c’est qu’il n’y a pas de morale. La morale, c’est que quoi qu’on fasse, chaque moment où l’on vit, on vieillit. Que bien sûr, c’est chouette de prendre soin de soi et que si ça aide à rester fraîche alors, merveilleux. J’ai des copines qui ont passé 20 ans à lézarder au soleil et qui sont un peu plus marquées, certes… Mais elles ne rendraient ces étés pour rien au monde !

La morale c’est aussi que je connais nombre de femmes sublimes qui portent très bien leurs petites tâches de soleil. Qui prennent soin d’elles, sans en faire un drame. Qui acceptent et arrangent et vivent très bien avec ces marques qui sont la preuve d’une vie bien remplie.

L’une d’entre elle est une surfeuse absolument canon (vous le savez, la surfeuse canon, mon modèle ultime) et franchement, ça le rend encore plus belle.

Alors voilà. Je vous tiendrais au courant de mon épopée parano, laser ou pas laser, et je continuerais de faire attention, mais jamais je n’en ferais un drame.
Surtout que les produits solaires sont finalement apparement toxiques et sont en train de faire des ravages dans les océans et que de toutes façons, on va tous mourir.

Vous l’aimez, ma mise en perspective finale ?

C’est un happy ending à la française ! Gros bisou !

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* De mes 17 à mes 25 ans à peu près, j’avais un petit business de livraison de croissants et pains au chocolat aux bateaux qui passaient la nuit dans la baie de notre village.


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